anavrin

Hope leaves.

Jeudi 12 septembre 2013 à 0:38

Sur tous ces chemins qui mènent à ta Rome c'est la vie qu'est repartie, c'est tout qui s'efface, tout qui se gomme.

Je reproduis les schémas de l'absence.

Depuis l'enfance je me sens abandonnée partout et par tout le monde. Alors moi-même je m'enfuis, je déménage, je m'en vais, je laisse, je délaisse. Mon existence est une succession de départs qui ne recommencent pas grand chose. Je cours après tout mais sans savoir après quoi ni pourquoi.

D'aucuns diront que je peine à trouver ma place. Que je suis une insatisfaite. Que j'ai peur de l'affrontement d'une routine qui nous concerne tous mais avec laquelle je me sens en marge.

Bernard Werber dit que « Le dernier espoir c'est la fuite ». Mais quand on s'en va des dizaines de fois, comment savoir laquelle est la dernière ? Et le dernier espoir de quoi ? De trouver la paix, l'apaisement ? De trouver des raisons de ne plus fuir et d'abandonner une vie que l'on (re)commençait à construire ?

En quittant Paris je pensais avoir fermé à clé un pan de ma vie à jamais, je pensais avoir achevé une étape supplémentaire qui me mènerait vers autre chose, ailleurs. Comment prendre aujourd'hui la décision d'y revenir ? Comment me sentirai-je demain, quand les portes du métro se refermeront sur moi et que le bruit du métal à pleine vitesse résonnera ? A quoi je penserai pour tuer ces mornes minutes à voyager sous terre ? Le regard aussi vide et terne que les autres passagers, rêverai-je d'un ailleur comme d'un fantasme, ou d'une réalité possible ? Combien de temps durera cette sensation de se sentir grisée par cette pseudo nouvelle vie, ce nouvel emploi et le prestige qu'il y a autour ? Que ferai-je une fois que j'y aurais goûté, que j'aurais réalisé mes rêves ? Combien de mois, combien d'années avant que je ne me réveille en me disant que chez moi c'est là où il y a l'Atlantique ? Et si j'y reviens, est-ce que ce cocon dans lequel je vis actuellement sera toujours tissé ? Est-ce qu'ils seront encore là, les gens qui aujourd'hui animent mon quotidien ?

Mais peut-être que tout ça n'est qu'un narcissisme sous-jacent qui détermine inconsciemment la place que je m'accorde dans mon monde et dans celui de ceux qui m'entourent. Mais à la question « Qu'est-ce que tu fais si demain une personne te dit qu'elle ne veut pas que tu partes ? » je n'ai aucune réponse. J'y ai réfléchi, mais vraiment, je ne sais pas. Comme pour tout, ça faciliterait certaines choses autant que ça en compliquerait d'autres.

On voudrait tous être ailleurs alors qu'il y en a tellement qui voudraient tout ce qu'on a, ou plutôt tout ce qu'on avait et qu'on n'avait pas été cherché ailleurs ce coup-là et que nulle part ailleurs, on ne,retrouvera ...


Chanson de support : Partir ailleurs - MANO SOLO

Vendredi 19 octobre 2012 à 21:12

Il y a des livres que je n'ai jamais lu de peur d'y trouver notre histoire développée par un auteur raté qui n'aurait rien compris à ce qui nous liait. J'ai peur d'écouter des chansons et de sentir ma raison se perdre sans que je ne puisse les rattraper, comme si l'on m'enlevait toute dignité et libre arbitre. Il y a toi dans ce monde et mes pas dans la rue se font compliqués car je connais la dimension que ça prendra si je te croisais. Mon coeur est brisé depuis longtemps mais tu gardes le dernier morceau que je pourrais recoller. Je suis comme dans un jeu où tu es celui que l'on rencontre à la fin pour terminer l'histoire et passer à autre chose.

Mes sentiments sont aujourd'hui clairs et inexistants mais le souvenir de t'avoir aimé perdure et me hantera jusqu'à la prochaine personne qui me tendra la main. Des pleines lunes passent mais mon cycle est le même, une vieil air populaire dans la tête me dit que tu t'es moqué de moi sans aucun scrupule et que j'étais juste la jeune fille naïve dont tu avais besoin pour exprimer une quelconque supériorité.

Partout autour de moi le monde avance mais je ne le suis pas encore, il me manque encore un peu de confiance et d'espoir. Je pense que tu vas bien mais ton absence laisse place à une incertitude grandissante. Peut-être que nous devons juste ne plus en parler, mais rends-moi ce morceau que tu possèdes, je voudrais retrouver mon intégrité et te pardonner d'avoir traversé ma vie en y laissant un fracas épouvantable. Maintenant je répare tout, les fondations et les murs sont là mais l'espace est vide. N'entre pas, dépose ce que tu as sur le palier, reste à la porte comme finalement tu l'as toujours fait.


I'm just caught up in another of her spells, well he's turning me into someone else. Everydat I hope and pray that this will end but when I can I do it all again.


Chanson de support : Sanctified - NINE INCH NAILS

Jeudi 29 décembre 2011 à 13:57

In the corner beside my window, there hangs a lonely photograph. There's no reason, I'd never notice a memory that could hold me back.

Il est difficile de devenir quelqu'un.
Echelle sociale, attentes d'autrui, faux-semblants ...

There's a wound that's always bleeding. There's a road I'm always walking. And I know, you'll never return to this place.

Patience, confiance, espoir.

Ce sont les ingrédients que je ne possède plus. Conséquences du temps qui passe, de la vie qui s'enfuit, comme les pétales que l'on détache d'une marguerite. Si certains attendent la réponse d'un amour au bout d'un végétal et distinguent "A la folie" de "Pas du tout", moi j'en attends la promesse de vivre et y vois plutôt l'association "A la folie ? Plus jamais".

Alors que certains font des tentatives de suicide, moi je fais des tentatives de survie.

Et ce n'est franchement pas facile.
Chaque jour je suis séduite par l'idée de mettre un terme à ce périple qui n'a aucun sens, qui s'égare et me blesse depuis tant d'années. Je ne sais pas si la fatalité existe ou si ce n'est qu'un ramassis de mauvaises circonstances dû au hasard le plus total mais je m'étonne d'être encore debout. C'est là que le doute s'installe et que la réflexion de disparaître se gorge d'incertitude. Il semblerait qu'au fil des épreuves traversées j'ai développé la capacité de les surmonter, les prendre à bras-le-corps et terminer plus d'années que je ne l'aurais pensé.

Mais qu'arrivera-t-il demain lorsque mon espoir d'un jour meilleur s'étendra hagard sur l'asphalte d'une ruelle sombre, poignardé une fois de trop par un événement de passage ? Je me lèverai peut-être, chancelante mais debout, vivante, peignant de l'espoir plein les murs avec le sang coulé. Ou je resterai à terre, dans l'indifférence et le désarroi, humant une dernière fois l'odeur du déclin en me disant que de toute façon, on est tous, tôt ou tard, confronté à sa propre finitude.

Gone through days without talking, there's a comfort in silence. So used to losing all ambition, struggling to maintain what's left.

Chanson de support : Hope Leaves - OPETH

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